Parmi les commentaires récurrents des sites / vidéos de lessives DIY on retrouve le fait de ne pas prendre du savon de Marseille blanc car il contient de l'huile de palme, et prendre des savons sans glycérine car ils sont plus naturels.
Il me semble qu'une petite synthèse pour rétablir "la vérité sur le savon de Marseille" et ses congénères serait utile.
Le savon de Marseille blanc contient de l'huile de palme :
Pas forcément ! Le fait qu'il soit blanc signifie simplement qu'il n'est pas à base d'huile d'olive, puisque c'est cette huile qui donne le vert caractéristique.
L'appellation de « savon de Marseille » n’est pas une appellation d'origine contrôlée, elle correspond seulement à un procédé de fabrication codifié garantissant une teneur minimale d'acides gras dans le produit fini. D'autres matières grasses que l'huile d'olive peuvent être utilisées dans ce procédé, y compris du suif, d'origine animale. La méthode traditionnelle demande cependant que les huiles utilisées soient d'origine végétale. Historiquement, une teneur de 72 % en masse d’acides gras était garantie dans le savon de Marseille traditionnel, uniquement préparé à partir d'huile d'olive.
Le choix n'est pas illimité car l'huile doit bien supporter la chaleur (le savon de Marseille est fait par une saponification à chaud, voir plus bas pour les détails). D'ailleurs, le savon blanc est plus utilisé pour le linge car sa couleur est neutre.
Vous pouvez trouver du savon de Marseille blanc sans huile de palme chez Marius Fabre.
Mais alors, comment savoir si le savon a été fabriqué avec de l'huile de palme?
En regardant les ingrédients. Vous devez chercher "Sodium Palmate" (= Huile de palme saponifiée) ou "Sodium Palm Kernelate" (= Huile de palmiste saponifiée). L'huile de palme et l'huile de palmiste sont issues de la même plante, mais la première vient du fruit et la seconde du noyaux de ce fruit.
Pourquoi l'huile de palme est-elle à éviter? Est-elle toxique?
L'huile de palme ou de palmiste dans les cosmétiques n'est pas nocive du tout pour la santé (et en alimentation, ça se discute aussi). Elle sont d'ailleurs très bien notée sur le site incibeauty.
C'est pour des raisons écologique qu'il vaut mieux l'éviter, et éthiques.
Son exploitation se développe énormément car elle possède des propriétés physico-chimiques et un coût qui intéressent beaucoup les industries agro-alimentaires et cosmétiques. Alors les forets des pays producteurs (Malaisie et Indonésie principalement) sont décimées pour planter des palmeraies à la place. Consommer de l'huile Palme participe donc à la déforestation, et à l'augmentation des gaz a effet de serres. Mais cette accroissement des surfaces cultivées a également des impacts sociaux-économiques très importants sur les populations rurales des pays producteurs (accès à la terre pour la nourriture, le bois de
chauffage, les plantes médicinales, chasse,
cueillette, etc.). Sans oublier qu'un certain nombre de plantations sont dénoncées par des ONG comme Amnesty international pour de graves violations des droits humains fondamentaux.
Il existe des certifications "durables" (le label RSPO, la certif CSPO) mais elles sont assez controversées et souvent dénoncées par les ONG comme Greenpeace. Les critères de certifications ont évolué et se sont améliorés ces dernières années, cependant le combat n'est pas terminé.
Si vous vous intéressez au débat voici quelques articles et publications :
Comment savoir ce qui compose mon savon?
Les produits cosmétiques doivent afficher sur leur emballage leur composition selon la nomenclature internationale INCI. Les substances en quantité supérieure à 1% doivent être affichées en d'abord, par ordre de concentration décroissante. Puis les autres peuvent être affichées dans le désordre. Pour la plupart des cosmétiques, on estime que la concentration d’un ingrédient passe sous le seuil de 1 % dès lors qu’il apparaît en quatrième, cinquième ou sixième place de la liste, selon les cas.
L'étiquetage doit donc indiquer les ingrédients ou les composants finaux, même à l'état de traces (sans le sel si la saponification est à froid).
Voici ce qui entre et ce qui sort lors de la réaction de saponification:
Matière grasse + Agent alcalin + eau + sel (pour la saponification a chaud)
=> Matière grasse saponifiée + glycérine + eau + sel
- Un agent alcalin peut être de la soude pour les savons solides (sodium hydroxide) ou de la potasse pour les savons mous ou liquides (potassium hydroxide) => Cette molécule va ensuite conditionner le "sodium" ou "potassium" des huiles saponifiées
- Matières grasses saponifiées : Les principales huiles utilisées peuvent être
- Huile d'olive : Sodium/potassium Olivate
- Huile de coco ou de coprah : Sodium/potassium Cocotate (L'appellation est la même malgré la différence entre les deux huiles - voir le podcast de capital)
- Huile de tournesol : Sodium/potassium Sunflowerseedate
- Huile de palme : Sodium/potassium Palmate
- Huile de palmiste : Sodium/potassium Palm Kernelate
- Graisses animales (bovins) : Sodium/potassium Tallowate
- Graisses animales (porcins) : Sodium/potassium lardate
- Le code INCI de la glycérine est Glycerin
- l'eau est aqua
- Pour la saponification a chaud, le rinçage se fait à l'eau salée (sel = sodium chloride)
Par exemple, la liste INCI d’un savon de Marseille artisanal fait uniquement avec de l'huile d'olive serait: Sodium olivate, Aqua, Glycerin, Sodium Chloride, Sodium hydroxide.
S'il est fait, comme souvent, à partir d'olive et de coprah, il y aura Sodium cocoate avant ou après sodium olivate (selon s'il y a plus d'huile de coprah ou d'olive).
Tout autre type d'ingrédient (en dehors des huiles saponifiées, de la glycérine, de l'eau et sel) est un ajout, qui peut avoir pour but une meilleure hydratation, un parfum, une couleur,... Cela peut aussi être un ingrédient sain et naturel (huile de jojoba, de coco, d'argan...).
Pour savoir a quoi correspond un code INCI, tapez le dans un moteur de recherche et vous aurez vite la réponse !
Quels sont les ingrédients à éviter dans un savon?
Il faut différencier 2 raisons pour éviter un produit dans un savon. La première raison, parce que le produit est nocif pour la santé. La seconde, c'est parce qu'il va à l'encontre de vos valeurs (écologie, bien être animal...)
Toxicité :
Les substances toxiques présentes dans les cosmétiques peuvent induire bien des maux, allant de la simple irritation au cancer en passant par une baisse de la fertilité, des allergies, des troubles neurocomportementaux...
Cela ne concerne pas seulement les savons mais l'ensemble des produits cosmétiques. Les effets sont a différencier selon les utilisateurs (une substance n'aura pas nécessairement le même impact / la même gravité sur un bébé que sur un adulte, ou encore une femme enceinte).
D'après Rita Stiens (l'auteure de La vérité sur les cosmétiques (2001) et créatrice du site éponyme) dans un article de La ruche qui dit oui sur "les sales dessous du savon à la chaine", "les substances problématiques dans les savons peuvent être : l’EDTA (éthylène-diamino-tétra-acétate), les colorants azoïques (pigments colorés fabriqués chimiquement à l’origine de nombreuses allergies, les CI1 quelque chose, certains étant même jugés cancérigènes), les conservateurs suspects du genre parabènes, mais aussi les tensioactifs durs éthoxylés, fabriqués à partir d’un gaz très réactif, extrêmement toxique, cancérigène et mutagène : l’oxyde d’éthylène". A cela on peut rajouter entre autres le cousin de l'EDTA, le tetrasodium étidronate.
Quelques outils permettent de s'y retrouver (uniquement sur la toxicité):
- L'application Quelcosmetic de Que choisir, à télécharger sur votre smartphone pour scanner les produits en magasin (c'est le Yuka du cosmétique)
- L'application INCI beauty, sur le même principe
- Les comparatifs d'ingrédients indésirables dans les cosmétiques sur le site de Que choisir (ici le comparatif pour les pains de savons)
- La liste des produits identifiés comme des perturbateurs endocriniens par la règlementation européenne (ou en cours d'évaluation) : Edlists.org - Ce site comporte la mention "effet santé" ou "effet environnementaux" pour les substances.
Conflit de valeurs :
Vous pouvez refuser d'utiliser un produit (c'est du "boycott") parce qu'il est fabriqué avec des ingrédients ou dans des conditions que vous désapprouvez. Par exemple, il pollue, ou il ne respecte pas le bien être animal, ou les droits humains.
Les deux principaux ingrédients du savon sujet à controverse sont l'huile de palme et les graisses animales.
Le sujet de l'huile de palme est abordé plus haut, attardons nous donc un instant sur les graisses animales (suif).
Elles sont en général mentionnée dans les cosmétiques sous les noms de "tallowates" ou "lardate", mais il faut aussi savoir que l'acide stéarique (INCI = Stearic acid) est très souvent d'origine animale, même si on le retrouve aussi dans le karité, le cacao, le colza, la palme, et autres. L'acide stéarique est un acide gras saturé (c'est un acide gras qui fond à plus haute température qu'un AG insaturé, pour lui c'est 69,3°C) et cela fait de lui une substance très intéressante pour épaissir et durcir les cosmétiques.
J'aimerai préciser que, dans l'absolu, le fait de refuser d'utiliser des sous produits animaux dans un savon n'a de sens que si... vous êtes végétarien (ou végan) ou que vous apportez une attention particulière à la provenance de votre viande (label, conditions d'élevage, mode d'agriculture...).
Je m'explique : Si vous êtes végétarien ou vegan, vous n'utilisez pas ou presque de produits animaux. Donc en utiliser dans les cosmétiques irait à l'encontre de votre philosophie. Mais si vous mangez de la viande, vous devez savoir que votre steak vient d'un animal qui n'est pas composé que de muscles (la viande) mais aussi de peau, de gras, d'os, etc.
Après avoir abattu l'animal et en avoir retiré les parties comestibles, on se retrouve avec tout ce que l'on ne peut pas manger. Cela représente environ 33% de la masse de la carcasse (soit 1/3), dont 11% de gras. Or l'un des principes de l'écologie c'est de ne pas gaspiller, donc de valoriser toutes les parties de ce qu'on utilise, y compris d'une vache.
La graisse animale (le suif) est riche en acides gras saturés (notamment en acide stéarique) et est toute indiquée pour la fabrication de cosmétiques et notamment de savon. Elle n'est pas du tout nocive pour la santé dans un cosmétique, au contraire, l'acide stéarique est même artificiellement rajouté dans pas mal de cosmétiques pour ses propriétés fonctionnelles et hydratantes.
En revanche, l'origine des suifs utilisés en industrie cosmétique n'est pas communiquée ou labellisée.
Donc si vous êtes mangeur de viande avec des critères particuliers (label rouge, bio, élevage local, agriculture extensive, etc) eh bien là... aucun moyen de savoir si le suif de votre savon vient d'une filière durable ou sort des abattoirs de Bigard (leader français de la viande de bœuf, achète plus de la moitié de la production française).
Par contre si vous achetez des steak Charal au supermarché, vous pouvez tout aussi bien vous laver / faire votre lessive avec des savons fabriqués a partir de suif de Bigard (puisque c'est le même producteur).
A ces considérations environnementales viennent souvent s'ajouter des problématiques éthiques. Les gros industriels n'ont pas la réputation d'être particulièrement philanthropes et sont souvent accusés de causer du tord à des gens et / ou de "magouiller", que ce soit à l'étranger ou en France (exemple de Bigard, ou de l'huile de Palme plus haut).
Maintenant il me semble important de préciser que d'autres ingrédients n'ont pas si mauvaise réputation, mais peuvent pour autant poser des problèmes d'éthiques et d'écologie.
L'huile de coco et de coprah par exemple, qui, si elles ne sont pas issues d'une filière certifiée, peut poser les mêmes problèmes que l'huile de Palme.
Alors qu'elle a carrément le vent en poupe et qu'on peut lire pléthore d'articles a propos de ses bienfaits, il est important de ne pas perdre de vue qu'une consommation massive de n'importe quelle ressource entraine à coup sûr des dérives éthiques et écologiques. Pour le point de vue végan, le ramassage des noix de cocos fait parfois / souvent intervenir des singes dressés à cet effet (macaques a queue de cochons, une espèce protégée).
De plus la purification de l'huile de Coprah fait utilise beaucoup de produits chimiques souvent toxiques. Pour en savoir plus sur les dessous de l'huile de coco (et la différence coprah / coco) vous pouvez aller écouter / lire les articles et podcasts suivants :
Oui mais alors comment rester en accord avec ses valeurs ?
En fin de compte, la réelle solution écologique / éthique est d'utiliser des produits locaux (par locaux, c'est à dire au moins des productions nationales ou Européennes), issus de pays où le droit du travail est codifié, ce qui permet non seulement d’éviter des méthodes de culture douteuses, des conditions de travail inhumaines, et des milliers de kilomètres de transport à travers le monde. Les principales huiles produites en France sont : l’olive, le colza et le tournesol.
Moindre mal, et parce que certains produits que l'on souhaite consommer n'existent pas en version "locale", on peut se tourner vers des filières certifiées (avec des certifications reconnues fiables)
Mais il est important de conserver une certaine logique et par exemple, entre utiliser des graisses animales sortie des abattoirs francais ou de l'huile de palme malaisienne, ou encore de l'huile de coco produite sur la misère des philippins qui ont ramassé les noix, je trouve personnellement que le choix se discute.
Pourquoi la glycérine n'est elle pas souhaitable dans la lessive, si elle est naturelle et bonne pour la peau?
Mieux vaut utiliser des savons sans glycérine pour la lessive, cat elle va encrasser votre machine à laver.
Les savons sans glycérine sont-ils plus naturels que les savons avec glycérine?
Pas du tout. La glycérine est un produit de la réaction de saponification, et se retrouve donc automatiquement dans un savon. Avec la méthode de saponification à chaud, et lors de la fabrication industrielle, elle est retirée par rinçage. Elle est ensuite très bien valorisée dans les crèmes cosmétiques! Avec la saponification à froid, elle est laissée dans le savon (elle est bénéfique pour la peau). Certains industriels utilisant des bondillons (billes ou copaux de savons fabriqués de façon industrielle - voir plus bas) peuvent rajouter de la glycérine ensuite dans leur savon pour l'hydratation.
Les savons artisanaux sont en général plus naturels que les savons industriels mais la seule façon de le savoir est de regarder la liste des ingrédients (voir plus haut : "Comment savoir ce qui compose mon savon?")
Pour bien comprendre ce qu'est un savon, la réaction de saponification et la présence de glycérine, voici quelques détails :
Qu'est-ce qu'un savon?
Le site Cosmebio explique très bien ce qu'est un savon et les différents types de savon solides qui existent.
Pour résumer : Le savon est, avec la glycérine, le produit d'une réaction chimique (saponification) entre un corps gras (huile d'olive, de coprah, de coco, de tournesol, graisses animales... etc) et un alcalin fort (la soude - hydroxyde de sodium - pour les savons solides et la potasse - hydroxyde de potassium - pour les savons liquides).
Huile + soude (ou potasse) => Savon + glycérine
Son pouvoir nettoyant vient du fait que c'est ce qu'on appelle un "tensioactif" et un "émulsifiant", c’est-à-dire qu'il est composé de molécules capable de se lier d'un coté avec l’eau (coté hydrophile) et de l'autre avec le gras (coté lipophile). L'eau et le gras sont normalement non miscibles: versez de l'huile dans un verre d'eau et vous verrez si ca se mélange.
Lors de l’utilisation, le coté lipophile va se lier aux saletés présentes sur surface a nettoyer (peau, linge, casserole…) alors que le coté hydrophile va resté "attaché" à l'eau. Au moment du rinçage, l'eau va emporter le tout!
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| Source : Mediachimie.org |
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| Source: Mediachimie.org |
Voici des petites vidéos explicatives sur l'action d'un savon:
Animation sur l'action des molécules de savon ici ou alors carrément la célèbre et géniale émission "C'est pas sorcier": Comment le savon lave-t-il?
Les différentes saponifications
La saponification à chaud
C'est la méthode utilisée pour la production industrielle, ce qui lui donne si mauvaise réputation. Son avantage le plus connu est qu'elle permet un gain de temps considérable. Elle permet aussi de choisir quelle huile ne sera pas saponifiée, avec, si besoin, l'ajout d'huiles en fin de cuisson lorsque la réaction chimique est terminée. Cela permet de ne pas soumettre ces huiles à la soude et de conserver leurs éventuelles propriétés spécifiques (jojoba, argan, etc...), car elles ne sont pas soumises à l’action de la soude. Les huiles essentielles en particulier gardent beaucoup mieux leur parfum avec cette technique qu’avec la technique à froid.
De toute évidence, elle doit être pratiquée sur des huiles qui supportent bien la montée en température (coco, olive, et... palme), afin de ne pas les détériorer avec la chaleur.
Elle a toutefois un impact environnemental plus élevé que la saponification à froid : à cause de la montée en température et du rinçage effectué pour retirer l'excès de soude.
De plus et elle retire la glycérine du savon par le rinçage, ce qui est bien pour le linge mais un peu asséchant pour la peau car la glycérine va grandement contribuer à l'hydratation. Cette absence de glycérine est la principale raison pour laquelle le savon de marseille est souvent ressenti comme "décapant" et tiraille / assèche la peau.
C'est la méthode utilisée pour fabriquer le savon de Marseille, décrite en détail sur le site de Marius Fabre (méthode dite du "Savon au chaudron").
L'ingrédient "glycérine" apparait tout de même sur les savons de Marseille authentiques car malgré le rinçage, elle peut être présente sout forme de traces. Or la réglementation cosmétique impose que tout ingrédient, même à l'état de trace, soit indiqué dans la liste des ingrédients
Pour la fabrication industrielle, la pate a savon est obtenue a partir de matières premières peu couteuses (souvent de l'huile de palme et/ou des graisses animales) et la pate a savon obtenue est séchée, débitée en billes ou râpée pour former ce qu'on appelle des "bondillons" (souvent fabriqués en Asie). Ces bondillons sont ensuite achetés par d'autres fabricants, industriels ou artisans, qui vont y ajouter des ingrédients plus vendeurs comme du lait d'ânesse, des huiles essentielles, du beurre de karité... ainsi que les colorants et parfums souhaités, puis reformés ensuite en pains de savons.
Attention, beaucoup de savons dits "artisanaux" sont semi-industriels, c'est à dire qu'ils sont fabriqués a partir de bondillons.
Comment les reconnaitre ? Regardez les ingrédients ! Si vous trouvez du sodium palmate (Huile de palme saponifiée) ou du sodium tallowate (graisse de bœuf saponifiée) en grande quantité, vous pouvez être sûr qu’il s’agit de savons fabriqués à partir de bondillons.
La saponification à froid
La saponification a froid prends du temps (environ 1 mois) car le processus n'est pas accéléré par la chaleur et doit donc se faire naturellement. Ce n'est pas un procédé industrialisable. Elle est pratiquée en excès d'huile pour obtenir des savons surgras (on met intentionnellement l'huile en excès, afin qu'elle ne soit pas saponifiée en totalité et qu'il en reste dans le produit final pour améliorer encore l'hydratation de la peau. Les huiles supplémentaires peuvent aussi être ajoutées après la saponification). Le savon conserve toute sa glycérine, qui renforce le pouvoir hydratant du produit.
Cette méthode est détaillée sur le site de Louise émoi.
Laquelle est la meilleure ?
Les deux méthodes ont leurs avantages et inconvénients selon les utilisations. La saponification à froid permet naturellement une meilleure hydratation de la peau, mais n'est pas très adaptée pour le linge car elle contient naturellement de la glycérine qui peut venir encrasser la machine à laver. Par ailleurs, les savons saponifiés a froid sont beaucoup plus chers. Pour le linge mieux vaut donc une saponification a chaud (type savon de Marseille ou savon d'Alep, ou savon noir) car la glycérine n'est pas souhaitable dans les machines. D'un point de vue technologique, les bondillons de savon malaisiens feraient tout à fait l'affaire pour fabriquer une lessive!
Quel est le savon le plus adapté à la fabrication d'une lessive maison?
Pour fabriquer une lessive à base de savon, le mieux est de choisir un savon sans glycérine (pour préserver votre machine à laver) et sans produits toxiques (car ceux-ci pourraient se retrouver sur votre linge et donc sur votre peau). Mieux vaut donc utiliser des savons issus du processus de saponification a chaud ayant été rincés, et contrôler la liste des ingrédients pour vérifier l'absence de molécules toxiques.
Pour votre linge, la nature des huiles utilisées pour la fabrication du savon ne va pas autant importer que pour votre peau alors pas la peine de prendre de savons enrichis en huile d'argan, de jojoba, ou paillettes d'or. Contentez vous d'un savon simple, naturel, et donc les ingrédients correspondent à vos valeurs.
Si vous avez d'autres questions ou des commentaires, que vous voulez apporter une précision ou signaler une erreur, n'hésitez pas a laisser un commentaire !
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